Zusammenfassung: |
Dans lEurope du XIXe siècle, des virtualités nationales saffirment et aspirent à une consécration étatique. Chaque instance nationale, reconnue ou émergente, voulait alors se fonder sur une tradition dhistoire, sur une inscription monumentale dans les annales politiques. Cette prétention de mémoire comportait des aspects archivistiques singuliers. La constitution darchives nationales pouvait ainsi devenir un enjeu politique puissant, représenter une sorte dattribut de la souveraineté. Les travaux des érudits et des historiens cherchaient à appuyer les écrits des poètes et des politiques. Plus trivialement, les réalités des archives, leur caractère massif ou résiduel, les nécessités de ladministration courante se conjuguaient avec la culture politique pour justifier lérection de nouveaux lieux du savoir. Cette carte des nouveaux dépôts nationaux pouvait, ou non, se confondre avec celle des États. Chaque projet archivistique suscitait sans doute sa part de transferts, de démembrements, de destructions ou de sauvegardes de fonds darchives. Des bâtiments médiocres ou solennels, plus ou moins fonctionnels, pouvaient être les traductions architecturales de ces choix. Des conséquences historiographiques en résultaient certainement. Linteraction des enjeux politiques et des évidences matérielles des fonds offraient sans doute plusieurs modèles possibles, selon les conjonctures propres à chaque nation. De nombreuses pistes de recherche sont donc ouvertes : rapports de la chronique archivistique et des histoires politiques nationales, comparaison avec les évolutions contemporaines des autres lieux de savoir (musées, bibliothèques), liens avec dautres mouvements culturels, influences sur lécriture de lhistoire et son enseignement, et cetera
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