Zusammenfassung: |
Dans son Contrat social, Rousseau noue définitivement larticulation entre société, souveraineté et sujétion. Simplement lévoquer, cest dun seul trait mettre en place tout un champ danalyse : la production sociétale de lÉtat. Même sil porte sur des situations et des expériences antérieures au moment du contrat rousseauiste, et quil ne prétende aucunement établir entre celui-ci et celles-là un quelconque lien généalogique, cet ouvrage prend bien place dans ce champ. Mais davantage à la manière dun rappel : le Moyen Âge a connu lui aussi une certaine articulation entre société, souveraineté et sujétion. Elle est obtenue dans la plupart des cas, y compris dans les régimes politiques a priori les plus réfractaires à cette idée et à cette pratique, par le contrat. Cest ce passage obligé, qui fait continuum dans la société et la structure de manière proprement politique, que désigne lexpression « contrat politique ». Elle pointe aussi un rapport de stricte synonymie entre société politique et société contractuelle. Elle signale enfin un temps douverture et dexpérience des possibles, dont lhistorien doit tenir compte sil ne veut pas manquer un maillon fondamental de lhistoire de la souveraineté. Ce sont ce passage, ce rapport et ce temps, dont la conjonction produit parfois une virtualité politique du nom de République, quentreprend danalyser ce livre collectif. Il est le dernier acte de lenquête lancée en 2004 par François Foronda. Jusquà présent centrée sur la Castille et la péninsule Ibérique, cette enquête prend ici toute sa dimension européenne, grâce à la collaboration dune trentaine dhistoriens, spécialistes de lItalie, de lEmpire, de la France, de lAngleterre et des Espagnes au Moyen Âge
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