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Dans lEurope moderne, chaque ville est une île dont lultime idéal est la préservation de la paix publique. Des épisodes dramatiques, comme le massacre de la Saint-Barthélémy, témoignent de la rupture de ces équilibres fragiles, sous linfluence des lignes confessionnelles nouvelles, venues se superposer à une diversité religieuse préexistante dans de nombreuses régions de la chrétienté. Pourtant les conflits violents nétaient pas lunique réponse à la division des fidèles. Ce livre analyse la polysémie de la coexistence. LEurope des XVIe-XVIIIe siècles, de Vilnius à Malaga, dAmsterdam à Livourne, ne se réduit pas à la seule chrétienté. La variété des situations qui en découle dépasse les oppositions binaires (catholiques contre protestants, chrétiens contre musulmans, chrétiens contre juifs et cetera) sur lesquelles on se focalise dordinaire. Lespace urbain - carrefour économique, intellectuel, social - est aussi le lieu privilégié de la production et de linscription des différences. Il est le laboratoire dobservation des multiples frictions possibles, dans les pratiques et les arrangements quotidiens de ses populations. À cette échelle, le modèle de la confessionnalisation révèle à la fois son intérêt et ses limites. Il laisse entrevoir les nombreuses pièces dune mosaïque identitaire complexe, sans tenir compte de la dynamique changeante des rapports entre les habitants, qui brouille la frontière, à certains moments, et la renégocie sans cesse au service du bien commun. En complément, quatre mises au point thématiques situent létude de la coexistence urbaine dans les débats historiographiques actuels
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